Safiya se réveilla en sursaut, ayant fait un cauchemard. Sa rencontre avec Damien l'avait étonnament déboussolée et maintenant elle ne savait plus que faire. Cette soudaine constatation l'avait poussée à réfléchir sur ce... phénomène. Était-ce simplement à cause de son pouvoir? Peut-être une malédiction? et surtout, était-il le seul à en souffrir..? Oui.. y en avait-il d'autres comme lui? Pouvait-elle faire quelque chose? Sûrement pas, après tout, n'était-elle pas humaine? Oui, bien sûr, il y avait son pouvoir, mais en quoi lui serait-il utile dans ce cas-ci? Toutes ces questions sans réponses tourbillonaient dans sa tête et elle sentit une pression énorme peser sur son crâne. Le sang battant à ses temps lui faisait l'effet d'un marteau lui martelant la tête. En sueur, elle sortit de sa chambre et s'orienta à peine dans les couloirs sombres de l'école, déserts à cette heure-ci. Haletante, elle ne savait plus du tout ou elle se rendait et finit par aboutir dans la bibliothèque. Elle s'approcha d'une fenêtre ouverte et l'air frais lui fit un bien immense, mais ne l'appaisa pas pour autant. Elle repensait toujours à l'évenement qui venait de bouleverser sa vie et sa perception du monde. Elle commenca par marmonner quelques paroles incompréhensibles même pour elle-même pi fredonna peu à peu une vieille berceuse égyptienne qu'une vieille dame lui chantait lorsque sa mère s'absentait quelques jours pour aller vendre ailleurs. Les paroles lui revenait en un clin d'oeil, comme si elle ne les avait jamais oubliées. C'était du l'égyptien ancien. Dans sa jeunesse, Safiya avait toujours trouvé cette chanson étrange et mystique. Maintenant que la mélodie empruntait sa voix pour traverser les âges, elle semblait encore plus mystérieuse. La voix vibrante d'émotions inconnues, Safiya était comme en transe. Elle souhaitait tellement oublier sa souffrance qu'elle s'abandonna entièrement la mélodie, son propre désespoir mêlé à des milliers d'années de traditions étranges et de mystères envoûtants.

Ichijo n'arrivait pas à dormir. Il avait vraiment du mal à s'adapter au rythme "vivre le jour pour dormir la nuit". Toute sa vie il l'avait passé dans la nuit. Et c'est pour ça qu'il était souvent fatigué en plein jour et qu'il ne pouvait décidément pas s'endormir.

Il se leva. En plus des trucs trottaient dans sa tête. Est-ce-que Hiro avait parlé de leur "petit incident" à qui que se soit, est-ce-qu'il avait pensé à cacher son cou ou on voyait nettement la traces de ses canines....? Il fallait vraiment qu'il revoit le jeune homme blond mais pour l'instant il n'en avait pas envie. Enfin si mais il ne s'en sentait pas le courage.

Il décida de se promener à l'intérieur du bâtiment. Il avait profité de la fin des vacances pour explorer les alentours mais maintenant c'était au tour de l'intérieur. Alors qu'il divaguait dans les couloirs, il passa devant une porte d'où s'échappait une douce mélodie. Il revint sur ses pas. Il poussa la porte de ce qui semblait être une bibliothèque. Il s'orienta dans les couloirs de livres, suivant la voix qui chantait dans une langue étrangère.

Il finit pas tomber sur une jeune fille. Debout devant un fenêtre, le ton de sa voix laissait paraitre de la peur.. ou de la souffrance. Ne voulant pas l’effrayer plus mais n'ayant aucune envie d'être gentil avec elle, il de"manda d'une voix froide

"Tu fous quoi ici à cette heure??"

Il s’approcha d'elle et la détailla du regard. Elle avait de long cheveux noirs, une visage fins et assez joli. En parlant de visage.. il descendit les yeux dans son cou et aperçut deux petites marques. Il fronça les sourcils. Il franchit la distance qui le séparait de la demoiselle et mit une main dans son cou en rejetant ses cheveux en arrière. Oui pas de toute elle s'était fait sucé le sang. Cette marque lui rappela sa propre bêtise et il recula, troublé par les images et surtout le souvenir du gout du sang du jeune homme qu'il avait mordu.

Rien que cette idée réveilla ces instincts et ses yeux devinrent rouges. Il tourna la tête pour ne pas que la jeune fille les voit. Quand il fut calmé, il retourna sa tête vers elle et demanda d’une voix neutre.

"Qui c'est qui t'as fait ça.. euh.. tu t’appelle comment??"Il pointa en même temps le doigt vers la morsure. Décidément c'était "croque-land" ici!